Je ramène l’âme, ivre d’arômes des rosiers
et du tremblement étrange que laissent les chemins…
A la lumière de la lune les vaches maternelles
dirigent derrière moi l’ombre des ses yeux opalines.
Elles passent avec simplicité vers le sommet,
ruminant simplement l’herbe de la palissade;
ou bien sous les arbres avec claire docilité
s’endorment au murmure de l’aire inébranlable.
Et dans la quiétude auguste de la nuit inouï,
comme subtil caresse des tremolos pinceaux,
du ciel fleuris la clarté magnifique
coule sur la lueur de ses brillantes peaux.
Et je réfléchis en paix, et seulement je pense
à la vertu simple que ma raison supplie;
jusque, en fatuité le cran refuse,
je me plais de la simplicité qui vient et me pénètre.
Simplicité des bêtes sans faute et sans manie;
simplicité des eaux qui dépêchent son courant;
simplicité des arbres… Tout simple et sage,
Seigneur, et tout juste, et sobre, et révérencieux!
***
Croisant les champagne, tremble sous la grâce
de cette bonté auguste qui me comble…
Oh douceur de miels! Oh cri d’efficacité!
Oh mains que versâtes dans mon esprit
la sacre émotion de la nuit sereine!
Comme l’homme qui sait la voix des femmes en chaleur,
tremblantes quand à l’amour incitent,
je sais la plénitude en que tous les êtres vivent de sa
vertu, et demandent rien.
Pour continuer à vivre la vie que me reste
faites ma volonté indure et forte et noble,
oh virginales cèdres de lyrique foret,
oh propices campagnes, oh généreux chêne.
Et faites mon cœur fort comme vous
du mont dans la fréquence,
oh douces animaux, qui ne sachant rien,
sous la chaire humble vous savez l’ancienne science
d’en écouter toujours la solitude sacrée.